Deux expositions conjointes dans l’institution parisienne pour découvrir le travail de deux artistes féminines contemporaines majeures aux approches marquées par une recherche permanente.
Présentée successivement à Prague, Hambourg et Paris, cette rétrospective de l’œuvre de Toyen, disparue en 1980, permet de découvrir la trajectoire exceptionnelle d’une artiste majeure du surréalisme qui s’est servie de la peinture pour interroger l’image. Cent-cinquante peintures, dessins, collages et livres venant de musées et de collections privées sont présentés dans un parcours en cinq parties, rendant compte de la façon dont se sont articulés les temps forts d’une quête menée en « écart absolu » de tous les chemins connus. Après avoir créé à Prague, avec Jindrich Štyrský, l’artificialisme, se réclamant d’une totale identification « du peintre au poète », elle est l’une des fondatrices du mouvement surréaliste tchèque et se lie avec Paul Éluard et André Breton.
Sculptrice du chaos
Née en 1953 à Floirac, Anita Molinero est diplômée en 1977 de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille. C’ est l’une des rares artistes françaises de sa génération à s’exprimer exclusivement à travers la sculpture. Souvent monumentales et chaotiques, ses œuvres
défigurent des objets usuels et des matériaux triviaux : poubelles, tuyaux d’échappement, fers à béton, polystyrène extrudé et autres rebuts de la société de consommation. Elle transforme la matière dont elle parvient à déployer toute la brutalité et l’instabilité. Son travail est exposé dès la fin des années 1990 dans plusieurs grandes institutions, telles que le MAMCO à Genève ou Le Consortium à Dijon. Elle a également réalisé des commandes publiques, notamment pour la Ville de Paris et la région Île-de-France avec l’arrêt du tramway de la porte de la Villette en 2012. Le parcours de l’exposition, dont le titre fait référence à la fois à l’une des pratiques sculpturales de l’artiste et à l’un de ses matériaux
de prédilection, le polystyrène extrudé, est pensé en deux parties.