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Parlons-en !

Marco Grassi révèle la complexité des émotions

Avec ses portraits féminins intenses, l’artiste captive le spectateur, créant un dialogue silencieux entre le sujet et le public.

Depuis le début de sa carrière, Marco Grassi a développé un style très personnel qui fait l’éloge de l’identité du sujet féminin au moment précis où il est peint. Accordant une importance particulière à la minutie avec laquelle il traite les détails de ses sujets, l’artiste italien crée des portraits remarquables par leur réalisme, toujours teintés d’une pincée de surréalisme. Ainsi, dans ses œuvres les plus récentes, la figure féminine perd-elle le facteur de certitude et de sécurité, une base qui lui a permis de s’intégrer complètement dans le tissage complexe des couleurs, désormais représenté dans un arrière-plan plus décisif, efficacement relié à l’expression des visages et à l’intensité de leur silence, créant une complicité avec le spectateur.

D’où vous vient votre passion pour la figure humaine, plus particulièrement pour la figure féminine ?
De ma passion pour la vie que je ressens à travers mon corps. Je me considère comme ayant une forme et une couleur : la forme est le corps ; la couleur ce qui fait ressortir chaque forme. La couleur est la passion ; la couleur est l’émotion et c’est elle que je souhaite « révéler » à l’humanité pour nourrir les yeux des âmes errantes comme la mienne. J’espère créer une intimité entre le spectateur et les femmes de mes portraits par un jeu de regards et de gestes.

Que représentent vos œuvres ?
La joie d’être au monde ! Les Vénus du Titien et de Giorgione qui représentent cette joie, notamment dans l’expressivité du corps, m’inspirent. À travers un simple visage de femme, il est possible de peindre un monde, une période historique, un contexte social, une vision de la vie.

Pourquoi avoir choisi une représentation figurative teintée d’abstraction et de surréalisme?
Je commence toujours mes peintures par la couleur car j’essaie d’exprimer la passion et les émotions et pas seulement la forme. Dans mes portraits, je peins des femmes de tous les jours mais, à travers le surréalisme et l’abstraction, je peux les montrer sous un nouveau jour, des femmes du XXIe siècle complexes, passionnées, absorbées dans leurs pensées et remettant en question la façon dont nous les voyons.

Pourquoi choisissez-vous de mélanger l’arrière plan et le portrait ?
Je commence par peindre « l’abstraction » du corps avec des éclaboussures de couleurs afin que moi et moi seul puisse voir le sujet. Une fois que c’est fait, je définis ensuite davantage la figure, non pas tant dans la forme qu’en mettant en évidence des émotions spécifiques. C’est un processus qui me permet d’être dans l’instant et de capturer la femme que je peins à un instant T.

Les textures que vous utilisez définissent-elles en partie votre travail pictural ?
Dans mon travail, j’utilise la texture et la couleur de manière similaire. Lorsqu’une couleur est brillante et lisse, elle a un effet tout à fait différent que lorsqu’elle était mate et moins saturée. Donc oui, j’utilise la texture et la couleur pour définir le centre d’intérêt de mes peintures.

J’ai lu que vous travaillez par accumulation de couches de couleur, et que chacune possède une signification particulière. Quelles sont ces significations ?
Pour moi, le sujet est au centre. Cependant, comme dans la musique rock, les arrière-plans de mes portraits ne sont jamais ni uniformes, ni « propres ». L’arrière-plan n’a guère d’importance. Dans mes dernières séries, le fond peut être doré, argenté ou uni.

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