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Coté pro

Outsider Art Fair, un autre regard sur l’art

L’art autodidacte – autre nom de l’art brut – est le sujet de cette foire qui permet de découvrir des œuvres originales, séduisant un public de plus en plus large d’amateurs mais aussi de collectionneurs.

Fondée à New York en 1993, l’Outsider Art Fair est la première foire d’art à se concentrer
spécifiquement sur l’art autodidacte, présentant des œuvres de maîtres reconnus et d’artistes vivants. Cette manifestation a joué un rôle essentiel dans la reconnaissance plus large de l’art outsider dans l’arène de l’art contemporain, faisant naître une communauté de collectionneurs passionnés. Le rachat de la foire en 2012 par Wide Open Arts, une société
fondée par le galeriste Andrew Edlin, a contribué au développement et au succès de la manifestation.

Tradition parisienne
En ocotbre 2013, Outsider Art Fait ouvrait une édition parisienne, relançant la longue tradition de Paris dans le domaine de l’art brut. En 2018, le salon emménageait à l’Atelier Richelieu dans le IIe arrondissement. La situation sanitaire a conduit à la suspension de la manifestation sous sa forme classique en 2020 et 2021. Après une édition new-yorkaise qui a remporté un important succès, OAF revient donc « en présentiel », avec un changement de dates. « Alors que nos énergies ont toujours été concentrées pour capter l’attention du monde de l’art parisien à la fin du mois d’octobre, l’art brut et l’art outsider sont devenus plus reconnus que jamais. Nous ne nous positionnons plus aujourd’hui comme une foire satellite et ces nouvelles dates vont nous permettre de capter toute l’attention des connaisseurs d’art à Paris, en Europe et dans le reste du monde », précise Andrew Edlin, propriétaire de la foire.

Changement de dimension
Si la foire reste à l’Atelier Richelieu, les organisateurs ne cachent pas leur volonté de jouer dans la cour des grands. La nouvelle directrice, Sofía Lanusse, possède une vaste expérience des foires d’art – elle a travaillé pour ArteBA (Buenos Aires) et ARTBO (Bogota), mais aussi pour la FIAC. Basée à Paris, elle peut ainsi se consacrer exclusivement à la foire française. Pour elle, « l’art outsider n’a jamais été aussi célébré qu’il ne l’est aujourd’hui. Alors que nos paradigmes sociaux se modifient, nos perspectives évoluent en faveur d’une histoire de l’art révisée, plus inclusive. Cet engagement se traduit par la présence progressive d’artistes associés à l’art brut, outsiders et autodidactes dans des institutions comme le Centre Pompidou à Paris, le LaM à Lille, le MoMA et le Metropolitan Museum of Art à New York ».

Un bel anniversaire
Ce retour marque les dix années de présence de l’Outsider Art Fair en France. Cette édition accueillera 30 exposants de 24 villes représentant 13 pays. Plusieurs galeries majeures, comme la Galerie du Marché (Lausanne) ou la galerie JP Ritsch-Fisch (Strasbourg), sont présentes. The Gallery of Everything (Londres) fera ses débuts à l’OAF Paris avec son propre stand ainsi qu’une coprésentation avec Rizomi (Pavie) de sculptures de l’artiste toscan Pietro Moschini. Parmi les autres points forts, citons les œuvres de l’artiste français majeur de l’art brut, Francis Palanc, chez Arthur Borgnis (Paris), et Babahoum chez Escale Nomad (Paris). Comme toujours, des œuvres de personnalités de renommée internationale telles que Aloïse Corbaz, Carlo Zinelli, Madge Gill, Henry Darger, Martín Ramirez et James Castle seront exposées. Cette année, l’OAF Paris présentera deux expositions. « I Wish I Could Talk in Technicolor », organisée par Maurizio Cattelan et Marta Papini (organisatrice artistique de la Biennale de Venise 2022), sera consacrée à la vie et à l’œuvre d’Eugene Von Bruenchenhein (1910-1983). L’exposition « The Underground is Always Outside », organisée conjointement par la pionnière de la bande dessinée underground Aline Kominsky-Crumb et l’auteur et commissaire indépendant Dan Nadel, se concentre sur la bande dessinée originale de figures canoniques telles que Robert Crumb, Gilbert Shelton, Bill Griffith, Art Spiegelman, Spain Rodriguez, Robert Williams et S. Clay Wilson, aux côtés de leurs homologues féminines tout aussi fascinantes, bien que moins connues, parmi lesquelles Phoebe Gloeckner, Diane Noomin, Willy Mendes et Sharon Rudahl.

 

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