Les œuvres de cette figure majeure de la jeune génération des peintres figuratifs français, désormais exposées à l’international, ont pour unique sujet la maison où il habite en Bourgogne, une maison à un étage, dotée d’un jardin qu’il cultive pour se ressourcer. Ce lieu – son motif – est un prétexte pour évoquer de multiples sujets, incarnés par des bibelots, des souvenirs d’enfance, sa paternité ou encore les œuvres qui l’entourent… Il lui permet aussi d’aborder le sujet de la peinture elle-même et son pouvoir d’écarter le réalisme pour décrire un univers personnel. Dans ses tableaux, colorés, chargés d’une peinture à l’huile qui déborde du châssis, Mathieu Cherkit déjoue les principes de la perspective centrale. Il mêle les points de vue et croise les lignes de fuite dans le but de créer des espaces et des temporalités différents, et de donner vie à l’architecture et aux objets qui l’accompagnent. Au fil des années, Cherkit a créé un univers singulier, évoluant vers une observation plus profonde du temps et de la manière dont il influence le progrès et la régression de la vie, à l’échelle personnelle et globale, d’où le titre – et le thème – de cette exposition.