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José Maria SICILIA à la Galerie Chantal Crousel

Pour sa neuvième exposition personnelle à la galerie parisienne, l’artiste présente plusieurs séries d’œuvres récentes, poursuivant son travail sur les manifestations de la lumière, l’appréhension du temps à travers la notion d’instant et la traduction du non-visuel, approfondissant son exploration de la technique de la broderie, caractéristique de son travail récent.

Galerie Chantal Crousel
10 rue Charlot 75003 Paris
Du 11 février au 25 mars 2023
www.crousel.com
Instagram : @galeriechantalcrou
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Figure de proue d’une nouvelle peinture espagnole apparue dans les années 1980, José María Sicilia émerge au sein d’une jeune génération d’artistes intéressés par la matérialité en peinture. Ses premiers tableaux à la cire invitent le spectateur à faire l’expérience d’une lente plongée dans la matière, tout en le mettant au défi de voir au-delà de la représentation. Dans ses nouvelles séries, la soie devient le matériau principal. Entre profondeur et surface, absorption et réflexion de la lumière, les oeuvres cherchent à accrocher l’invisible, l’éphémère, l’intangible, à travers les fils qui rendent graphiquement la richesse et la diversité de ce qui échappe à la vision.

Ainsi, la soie, dont le moiré est à la fois transparent et opaque, révèle et occulte l’immatérialité des forces qui nous entourent et nous traversent. Les formes, étranges et familières, disséminées sur la surface des toiles rappellent des sonogrammes, des schémas scientifiques et biologiques, des cartographies inconnues, des imaginaires collectifs. Dans Le Livre des Mille et Une Nuits, elles tissent un lien avec des récits issus d’une tradition orale millénaire, fruits d’une création collective aux infinies variations. Dans El Instante, ces formes représentent les ondes sonores des chants d’oiseaux, tandis que dans Luciolas ou Ninfosis, elles rendent les ondes lumineuses révélées par l’expérience de Tomas Young en 1801. Dans Accidents, elles enregistrent les ondes sismiques et les forces souterraines invisibles. L’accident nous est révélé chaque jour, il est dissimulé jusqu’à ce qu’il soit mis en lumière.

L’accident est fortement lié au temps, à l’instant, à la vie. Entre diffraction et réfraction, entre volume et silence, entre immobilité et mouvement, les formes font vibrer la surface des oeuvres des phénomènes éphémères et invisibles que l’artiste fixe sur la surface de manière pérenne. Ainsi, dans leur abstraction-même, les toiles et oeuvres sur papier débordent d’une vitalité et d’une croissance organique. Le titre de sa dernière série, Ninfosis, est révélateur. Décrivant le processus de transformation d’un insecte en nymphe, il définit également l’œuvre picturale de José María Sicilia : des œuvres porteuses d’une énergie intérieure, d’une vie propre, mystérieuse et belle.